" Bonjour, je m'appelle Une-Telle et je travaille dans tel domaine. J'ai tel âge et ma couleur préférée est le Rose. J'aime courir dans les champs à 3 heures du mat' et faire des pâtisseries en rentrant de vacances. Ma meilleure amie s'appelle Machine. Mon petit copain lui, c'est Truc et ça fait 1 mois, 2 semaines et 4 jours que ça dure. "
C'est souvent comme ça. Quand on entame une discussion avec un(e) presque inconnu(e), ou même avec des gens que l'on fréquente souvent, on se donne de nos nouvelles, à savoir si on va bien, quoi de neuf, etc. Que trouve-t-on de si intéressant dans notre propre personnalité ? Peut-être que la question devrait-elle être posée autrement... : notre ego est un centre d'intérêt indubitable, mais qu'est-ce qui fait que nous soyons tant obnubilés par lui, au point de ne parler que de ça au final ? Parfois même on assiste à des dialogues de sourds, deux personnes qui discutent chacune d'elles mais qui n'écoutent même pas ce que l'autre dit. Besoin de se confier, de cracher ce qu'on garde enfoui sans nécessairement que l'on nous écoute ni compatisse pour nous ? Je crois que c'est souvent le cas.
On est tous seuls au fond. Il n'y a pas d'ange gardien, personne ne nous suivra jamais jusqu'à nous jours paisibles en s'assurant que tout va bien... c'est digne de contes de fées tout ça. On croit avoir de véritables amis, comme ceux qu'on voit dans les films : Sex And The City, Desperate Housewives, où l'on suit des personnes liées pour le meilleur et pour le pire, étant prêtes à tout pour vous venir en aide et du genre à se lever en pleine nuit pour vous aider à dissimuler le corps de votre pire ennemi que vous venez de tuer. J'y ai cru et je crois qu'on est assez nombreux à le faire. Moi aussi je me suis dit que la bande de nanas avec qui je traînais, à qui je racontais ma vie intime et privée dans les moindres détails, pour qui je me pliais en quatre (cadeaux de Noël, anniversaires, invitations etc.) était vraiment ma seconde famille et que je leur devait beaucoup. Elles constituaient un véritable soutien moral, ma motivation pour me bouger et ne pas rester enfermée chez moi. Sauf qu'au bout d'un moment on se rend compte qu'à force de donner, on s'épuise vite, surtout quand la personne en face ne fait que recevoir. On se rend compte que cette personne-là n'en a rien à foutre de ta petite vie et qu'elle a bien mieux à faire ailleurs.
Ça me rend dingue. On n'a de cesse que d'être déçu. Les valeurs morales s'évanouissent au gré des années, à croire que plus personne n'a besoin d'amis fidèles ni de compagnons en qui l'on peut faire confiance. C'est con pour ceux comme moi, qui sommes complètement disposés à donner, à réconforter, à faire rire et à aider. Aux gens comme ça, ça les amène à faire le tri et à être constamment sur le qui-vive, à interpréter la moindre parole de l'autre pour ne pas être surpris par la suite. Au bout du compte, on ne fait plus confiance à personne et on finit par ne même plus pouvoir se fier à soi-même. On ne peut pas se limiter à sa propre opinion et à sa propre vie. Malgré tout les autres nous fascinent, soit parce qu'ils nous sont différents et étrangers, soit parce qu'ils nous sont semblables. On a besoin de ça. J'ai lu quelque part : « Si la conscience que j'ai de moi-même pouvait se passer de la reconnaissance d'autrui, le regard des autres ne serait pas si pesant.», phrase particulièrement véridique. On ne peut vivre sans les autres.
De solution, je ne pense pas qu'il y en ait. Comme le mythe du Prince Charmant, il y a celui de l'Ami Parfait. Il suffit de tomber sur la ou les bonnes personnes, qui auront la même philosophie que vous. C'est toujours pareil, qui se ressemble s'assemble. Y'a pas de secret.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire